On interviewe GI Joanna !

Nouvelle série d'interview pour notre blog : le cas des joueuses "transfert"

Pas toujours évident de changer d'équipe quand on a créé de vrais liens avec sa ligue d'origine, et rien que cet aspect peut en décourager plus d'une !
Ça apporte quoi de changer de ligue ? De découvrir des nouveaux lieux d'entrainements, de nouveaux rituels, des nouvelles connaissances ?
On commence avec GI Joanna, qui a connu trois ligues, pour un beau partage d'expérience !

 

Question : Peux-tu te présenter pour nos lecteurs ?
Réponse : GI Joanna, 31 ans. Mon parcours sportif est trop long pour tenir en 3 lignes : j’ai fait une quinzaine de sports différents, cela va de la danse au basket et à la boxe en passant par la natation synchronisée.
Concernant le roller derby, j'ai commencé au Luxembourg chez les Grandes Duchesses, puis j'ai déménagé à Bruxelles et j'ai intégré les Atomium Kittens. Je suis ensuite retournée dans ma région d'origine et j'ai intégré les Parpaings en septembre 2018. Même si je dois faire un peu de route pour venir à Namur, c'est un plaisir de venir à l'entraînement.

 

Q : Quelles étaient tes craintes concernant ton transfert chez les Namur Roller Girls ?
R :
J’avoue que je n'avais pas trop de craintes en arrivant. Avec les Atomium Kittens, j'avais déjà joué contre les Parpaings plusieurs fois. Je connaissais quelques joueuses, le niveau de l’équipe que je devais « normalement » intégrer et j'avais déjà participé (spectatrice, annonceuse, arbitre) à des événements organisés par la ligue. Bref, je savais où je mettais les patins !
C'est vrai que j'avais un peu peur pour les trajets mais, au final, la saison dernière s'est bien passée, j'avais un bon taux de présence. Parfois, j’avoue, j'ai eu du mal à me bouger les fesses le dimanche matin.

 

Q : Qu’est-ce qui te plait au sein des NRG ?
R :
Je viens de ligues différentes qui ne gèrent qu’une ou deux équipes. En arrivant à Namur, qui gère 4 équipes, j’ai été surprise par la super organisation ! Il y a une super ambiance et c’est une grande famille, tellement grande que je ne connais pas tout le monde. Mais il y a plein d’événements organisés tout au long de l’année, y compris des évènements en interne, pour rencontrer les nouveaux.elles arrivant.e.s ou les personnes des autres équipes, ainsi que l’ensemble des bénévoles et arbitres qui nous aident bien. 

 

Q : Qu’as-tu ramené avec toi chez les NRG ?
R :
Comme vous l’avez lu, j’ai quelques années d’expérience de derby et de sport en général. J’ai pris tout ça avec moi :)
Plus concrètement, je me suis lancée en coaching d'entraînements tout niveau. J’ai participé à pas mal de bootcamps (NDLR : session d’entraînement centrée sur une thématique) et j’ai pu aussi m’inspirer d’exercices et de stratégies des différentes équipes dans lesquelles j’ai joué, pour créer des entraînements variés en fonction du niveau des équipes namuroises. Je suis super contente de m’être lancée, j’adore coacher ! Surtout les freshmeats (NDLR : nom donné aux débutant.e.s), même si c’est difficile de me libérer pour leurs entraînements. Cette connaissance et pratique du roller derby m’a permis aussi de partager avec mon équipe des stratégies différentes de celles qui étaient mises en place.

Je suis arbitre depuis le début ; j’étais arbitre de basket avant. J’ai apporté mon expérience et mon « carnet d’adresses ». Il faut beaucoup d’arbitres pour un match, donc c’est toujours chouette de pouvoir contacter des personnes quand tu galères, mais aussi quand tu te déplaces pour arbitrer. Cela fait connaitre ta ligue et tu as plus de chances de recruter des arbitres. Bon, il faut aussi que ta ligue organise des événements cool, et c’est le cas à Namur ! Je fais aussi partie du comité de gestion des matchs – invitation d’équipes adverses, ... Je le faisais déjà avant, cela m’a permis de reprendre cette fonction très facilement.
Par contre, je n’ai pas apporté avec moi de blagues pourries, je suis un peu nulle.

Par contre bis, ce qui me manque dans mes anciennes ligues... ce sont mes coéquipières !

 

Q : Quel conseil donnerais-tu à une joueuse qui envisage un transfert vers une autre ligue ?
R :
Renseigne-toi sur la ligue. Scroller la page Facebook est un bon début. Si tu as l’occasion, participe à un ou des événements, dans le public, en tant que bénévole, arbitre ou joueur.se adverse. Le mieux, c’est de prendre part à l’événement, c’est-à-dire au minimum être bénévole, ce qui te permettra de déjà rencontrer tes futur.e.s coéquipiers.ères ou/et coach, de voir l’ambiance dans la ligue et surtout l’envers du décor. Grâce à cela, tu rencontreras des personnes qui pourront te renseigner sur des questions plus précises. J’ai eu la chance d’avoir comme personne référente K - Kathleen, de son doux prénom -, que je connaissais déjà, et qui a répondu à toutes mes questions avant d’envisager mon transfert. Cela m’a beaucoup aidée.

Ensuite, pour annoncer ton départ, le mieux est de le faire à un entraînement, et le plus tôt possible. Pour ma part, j’ai dû l’annoncer dans un post sur notre groupe facebook car nous étions en trêve d’été. J’étais tellement triste de ne pas l’avoir fait en face.

Enfin, concernant l’intégration dans ta nouvelle ligue, je conseillerais de ne pas vouloir en faire trop, trop vite. L’intégration se fait en général facilement et plus rapidement qu’on ne le pense en restant soi-même. Et, bien sûr, en faisant un bon effort de mémorisation des prénoms difficile pour ma mémoire de poisson rouge. Vous pouvez demander à mes coéquipières : lors de mon premier coaching, si je me trompais sur un prénom ou derby name, je devais faire des push-ups.

 

Crédit photo : David Van Elslande