On interviewe Knapy !

Ca y est, on inaugure le blog des Namur Roller Girls !  Nous vous présentons pour l’occasion notre série “5 questions à…

 

On a décidé de débuter avec un thème qui touche toutes les ligues : les jeunes mamans et le roller derby. Plusieurs de nos joueuses ont bien voulu se prêter au jeu de l’interview pour nous parler de leur grossesse et de leur nouvelle vie de parent en lien avec leur place au sein du sport.

 

On commence cette semaine avec Knapy, joueuse dans notre équipe A :

 

Question : Peux-tu te présenter pour nos lecteurs ?

Réponse : Moi c’est Knapy, j’ai 29 ans et j’ai commencé le roller derby en mars 2011, lors de la création des Namur Roller Girls. En gros, je fais partie des dinosaures du derby namurois. Je suis bloqueuse et pivot parole pour l’équipe A.  

A côté de ça, je suis l’heureuse maman gaga d’Eliott (Biboul pour les intimes) qui a 10 mois. Deux mois et demi après avoir accouché, j’étais de retour aux entrainements.

 

Q : Comment as-tu vécu ta grossesse au sein du sport ?

R : J’ai appris ma grossesse le matin même de notre match d’anniversaire en 2018. Vu l’état peu avancé de celle-ci, j’ai pris la décision de jouer le match. Ça avait un côté très excitant, j’étais bourrée de bonne énergie et j’avais envie de vivre ce moment intensément. Je reste sur un très bon souvenir de dernier match, mais j’ai décidé qu’après ça, je raccrochais les patins pour au moins 9 mois. J’ai donc quitté rapidement le track mais je suis restée au bord, j’étais là aux matchs,  j’ai joué les NSO et les bénévoles, bref je gardais un pied dans le derby et surtout je continuais à voir le sport et les stratégies évoluer. 

Durant ma grossesse le sport m’a très vite manqué, j’ai donc dû me tourner vers la natation, mon objectif était de rester un maximum active physiquement afin de faciliter un possible retour au derby.

 

Q : Comment s’est passée ta reprise du roller derby ?

R : C’était aussi flippant qu’excitant ! J’ai accouché par césarienne, ce qui m’a permis de reprendre rapidement. En même temps, la cicatrice restait sensible et j’avais très peur de voir comment mon corps réagirait aux coups, chutes ou au patinage simplement… Mais j’ai naturellement retrouvé certains réflexes, puis la joie d’être de retour sur patins a pris le dessus sur la peur. Mon objectif était de retrouver une place, de la confiance en moi et de jouer au moins un match avant la fin de la saison… CHECK !

La cerise sur le gâteau a été ma réintégration en équipe A, c’était mon objectif de fin de saison dernière, j’ai pu la réintégrer en cours de saison. C’était difficile, mais en même temps P****N c’était bon ! Je vais pas mentir, mon mental a flanché, plus d’une fois, mais j’ai été bien entourée et encouragée, c’était très précieux. Aujourd’hui, ce retour au derby reste un accomplissement qui me remplit de fierté.

 

Q : Etre maman, ça a changé quelque chose dans ta vie de joueuse ?

R : Je dirais surtout que c’est le lâcher-prise qui est plus difficile. Quand je quitte la maison en sachant que mon fils est malade, il faut que j’arrive à l'entraînement sereine, et prête à me donner à 100%, il y a des jours où c’est plus compliqué que d’autres.

Être maman n’a pas changé grand-chose dans ma vie de joueuse, parce que nous avons décidé ensemble mon mari et moi qu’un enfant ne devait pas nous empêcher de vivre ce que nous avons envie de vivre. Ça nécessite quelques ajustements, un poil plus d’organisation et de communication, mais c’est jouable de notre côté, on a su trouver cet équilibre. Je peux encore partir des week-ends entiers pour un tournoi, ou rester à une after-party. Après il y a juste un petit crabe qui attend mon retour de pied ferme, c’est plutôt cool de recevoir beaucoup d’amour quand on a un derby blues de lendemain de veille !

 

Q : Quel conseil donnerais-tu à une maman qui souhaite reprendre le roller derby ?

R : Prendre le temps et être bienveillante envers ton corps, ta tête et ton évolution. Tu auras besoin d’un petit peu de temps, mais un jour, à un entraînement, tu seras fière de toi et ce sera le début de belles choses !  Le roller derby, c’est comme le vélo, en fait ça ne s’oublie pas. Même si les copines ont évolué, même si le sport et les règles ont changé en un peu moins d’un an. Et surtout il faut parler de tes doutes, tes questions, aux copines, aux coachs, aux capitaines mais aussi aux "derby mums", parce qu’elles comprennent tout.

Il faut juste te dire une chose : revenir c’est le plus dur. Il faut s’accrocher au train en marche et s’y accrocher fort, pour arriver au moment où on est comme tout le monde : une joueuse là pour s’entrainer dur pour évoluer, plus une maman qui revient au derby et qui a besoin de temps.

 

 

Crédit photo : David van Elslande